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Hessamfar Vérons, de l’exigence à la notoriété

20 mai 2021

L’agence d’architecture bordelaise dirigée par Marjan Hessamfar et Joe Vérons a été distinguée en 2008 par le prix de la première œuvre de l’équerre d’argent. Depuis, le duo d’architectes a tracé un parcours sans faille qui met en avant leur maîtrise pour l’utilisation de la matière brute dont le bois et ses diverses déclinaisons.

 

Par Sipane Hoh

 


© Arthur Pequin

 

 

Marjan Hessamfar et Joe Vérons ont commencé leur carrière architecturale à la suite d’une bourse d’étude qui les a amenés dans la capitale iranienne, Téhéran, où Marjan Hessamfar a passé son enfance et son adolescence. Le projet consiste en la réhabilitation et la dépollution de la rivière Darband à travers des propositions techniques, urbaines et écologiques. S’inspirant de la phrase de Paul Valéry « Le temps du monde fini commence » pour parler de l’écosystème saturé de Téhéran, « Il fallait imaginer le monde d’après » raconte l’architecte qui a connu l’époque prospère de l’agriculture fertile utilisant ces mêmes eaux, devenues plus tard inutilisées. L’étude a été la lauréate du programme « L’Envers des villes » portée par la Caisse des Dépôts et Consignations et l’association française des actions artistiques (AFAA). En 2003, elle a été aussi primée par le concours « Célébration des villes » de l’Union Internationale des Architectes. L’idée de « consommer un paysage jetable sans solution » était un contre-sens pour l’architecte qui a veillé à garder plus tard une grande sensibilité pour la notion du paysage et le patrimoine naturel.



Le bois, toujours présent

Parmi les diverses matières utilisées dans les différentes réalisations de l’agence, nous remarquons l’utilisation du bois. Les architectes nous racontent que c’est une manière de mener un chantier propre mais aussi rapide et à des prix compétitifs. Et même quand, dans certains contextes, l’utilisation du bois n’est pas toujours possible d’une façon visible, nous trouvons cette matière dans la composition générale. « Ce que nous aimons dans le bois, c’est la liberté dans le dessin, c’est un produit non industrialisé tout en étant naturel » Souligne Marjan Hessamfar.

 

 

 
© Jean-François Tremege

 

 
© Jean-François Tremege

 

 

A Saint-Cyr-sur-Loire, l’agence a réalisé un groupe scolaire ainsi qu’un équipement sportif. Un ensemble qui se distingue par l’utilisation du bois. En effet, la construction se situe dans le parc Monjoie, ouvert par ailleurs au public. L’objectif étant le renforcement de l’identité du parc tout en engendrant un équipement qui s’intègre merveilleusement dans son environnement. Et bien que les façades filantes, alternent le verre et le métal, le bois, connu pour son aspect chaleureux, agrémente non seulement l’extérieur mais aussi l’intérieur du bâtiment. De ce fait, il participe au confort thermique et à la qualité des espaces.

 

 

 
© Arthur Pequin

 


©Philippe Caumes

 

 

Parlons également de la modernisation et de l’extension du repos maternel, un projet singulier qui se trouve au centre bourg de la ville de Gradignan. Là aussi, il s’agit d’un environnement boisé au sein d’un parc arboré où il a fallu intervenir tout autour du Château Lafon, une bâtisse datant de 1920 qui héberge les résidentes et propose des services d’accompagnement et des espaces de vie collective. Le but du projet étant la modernisation du lieu, mais aussi la réalisation d’une extension capable de faire face aux diverses exigences de l’institution. Tandis que les fonctions annexes sont situées dans une extension semi‐enterrée occupant le sous‐sol existant et développée autour d’un patio largement ouvert, le bâtiment autonome - qui prend place non loin du château - ressemble à une « petite maison » dotée d’un toit à double pente et d’une enveloppe en bardage bois. Il est important de noter que la réalisation leur a valu d’être finaliste au ArchDaily Building of the Year Award 2021.



Faire l’architecture par le paysage 

 

 
©
Arthur Pequin


 
©
Jean-François Tremege

 

 

Marjan Hessamfar et Joe Vérons font partie des architectes contextuels. A l’agence, chaque projet est unique mais toutes leurs réalisations possèdent un véritable fil conducteur. Il s’agit, en effet, de conceptions qui interagissent avec l’existant. D’ailleurs, leurs derniers projets se fondent merveilleusement dans le paysage. Si nous souhaitions chercher un slogan qui peut caractériser leur agence ce serait « Faire l’architecture par le paysage » répond sans hésitation Marjan Hessamfar. Composer avec le paysage, s’insérer dans son environnement végétal et naturel, travailler avec la topographie du terrain, flairer les essences alentours, ce sont la base même de l’architecture préconisée par le duo bordelais.  

 

Par ailleurs, notons que le travail de l’agence est intrinsèquement influencé par les origines persanes de Marjan Hessamfar s’inspirant du tissu urbain iranien très différent de celui des villes européennes, de l’art de la subtilité, des cours ou des jardins des maisons, des divers interstices, des espaces habilement agencés où les toits de certaines réalisations deviennent les sols des autres. C’est un mélange à la fois poétique et rigoureux formé de strates mais aussi de pleins et de vides qui croise savamment matières et textures tout en procurant un caractère inédit aux différentes réalisations du duo d’architectes.

 

L’agence Hessamfar Vérons, basée à Bordeaux mais ayant des antennes à Paris et à Toulouse, a été lauréate des European Architecture Awards 2020 dans la catégorie Enseignement pour son projet de groupe scolaire de Saint-Cyr sur Loire. Elle a également été récompensée par la Médaille du logement de l’Académie d’Architecture en 2017 pour son approche et ses réalisations en matière d’habitat, et sélectionnée au Prix Mies Van der Rohe pour le Centre d’Accueil d’Urgence Eleanor Roosevelt à Paris en 2015. De même, elle a reçu, pour son projet du gymnase Alice Milliat situé à Bordeaux, une mention en catégorie ‘M’ au Palmarès Régional d’Architecture en Nouvelle-Aquitaine [PRAd’A] en 2019, un prix qui a été remis aux architectes le jeudi 28 mars 2019 lors de l’édition Architect At Work Bordeaux 2019. Diverses distinctions qui ne font qu’appuyer la maîtrise ainsi que la notoriété de leurs architectes.

Hessamfar Vérons, de l’exigence à la notoriété
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